SOMMAIRE
- Le fonctionnement de l'amortissement en location meublée
- Le plafonnement de l’amortissement d’un loueur meublé
- Les conditions pour amortir un bien en location meublée
- Travaux et mobiliers : amortissement ou charges ?
- L'impact fiscal de la reforme de 2025 sur les amortissements
- Mettre en place l'amortissement en location meublée
- FAQ
Ce qu'il faut retenir
L’amortissement permet aux propriétaires de réduire leur impôt en déduisant la perte de valeur du bien et des équipements chaque année.
Seule la valeur de la construction est amortissable, pas le terrain, et chaque élément (bâtiment, mobilier, équipements) a une durée d’amortissement spécifique.
Depuis 2025, l’amortissement impacte la plus-value en cas de revente, augmentant ainsi l’impôt dû.
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Dans le cadre d'une location meublée, l’amortissement permet aux investisseurs de réduire leur imposition en déduisant comptablement la perte de valeur progressive d'un bien, du mobilier et des équipements. Jusqu’au 1er mars 2025, le Loueur Meublé Non Professionnel (LMNP) profitait d’un amortissement non récupérable lors de la vente du logement. Désormais, comme pour le Loueur Meublé Professionnels (LMP), les amortissements réalisés sont réintégrés dans le calcul de la plus-value imposable. Alors concrètement, comment fonctionne l’amortissement en location meublée ?
Amortissement en location meublée | Comment ça marche ?
L’amortissement permet à l’investisseur d'imputer, chaque année, une partie du prix d'achat du bien, du mobilier et des équipements sur ses revenus locatifs. En d’autres termes, le propriétaire a le droit de soustraire de sa base imposable l’usure et l’obsolescence de ses actifs.
Attention, seule la valeur de la construction est amortissable, ce qui exclut le terrain qui ne subit pas de dépréciation.
Amortissement du bien immobilier
Chaque élément qui compose le bien immobilier est amortissable selon un rythme différent en fonction de son usure et de sa durée de vie estimée.
Voici quelques durées d’amortissement courantes. Elles sont indicatives, et peuvent varier selon l’état général du bien, les pratiques comptables et les expertises réalisées :
Composant du bien | Durée d'amortissement |
---|---|
Gros œuvre (structure, murs) | 50 à 80 ans |
Toiture (hors structure) | 25 ans |
Installations techniques (électricité, plomberie, chauffage) | 15 à 30 ans |
Aménagements intérieurs (revêtements, cloisons, équipements fixes) | 5 à 15 ans |
Tous les ans, le propriétaire déduit de ses revenus imposables une fraction de la valeur de chaque composant. Il diminue ainsi le montant de l’impôt dû sur ses revenus locatifs.
Amortissement du mobilier et des équipements
Les meubles et équipements du logement loué ont une durée d'utilisation, et donc d'amortissement, plus courte que le bâti :
Équipements et mobilier | Durée d'amortissement |
---|---|
Électroménager (réfrigérateur, four, lave-linge) | 5 ans |
Mobilier courant (tables, chaises, canapés, literie) | 10 ans |
Meubles intégrés (placards, dressings, bibliothèques fixes) | 10 ans |
Les valeurs d'amortissement doivent rester cohérentes, et correspondre à la valeur réelle du bien et du mobilier. En cas d’exagération, l’Administration fiscale peut réintégrer tout ou partie de l’amortissement dans le bénéfice imposable du contribuable, conformément aux dispositions du
.Exemple de tableau d’amortissement en location meublée
Voici un exemple concret d’amortissement appliqué à un investissement locatif.
Un investisseur achète un appartement meublé pour 200 000€. Seule la construction est amortissable, soit 180 000€. Il supporte 3 000€ de charges annuelles (taxe foncière, frais de gestion, intérêts d'emprunt).
L’amortissement est calculé selon la méthode linéaire :
Amortissement annuel = valeur d’acquisition / durée d’amortissement
Éléments amortissables | Valeur initiale | Durée d'amortissement | Amortissement annuel |
---|---|---|---|
Gros œuvre | 100 000€ | 80 ans | 100 000€ / 80 = 1 250€ |
Toiture | 20 000€ | 25 ans | 20 000€ / 25 = 800€ |
Installations techniques | 15 000€ | 15 ans | 15 000€ / 15 = 1 000€ |
Mobilier | 5 000€ | 5 ans | 5 000€ / 5 = 1 000€ |
Total annuel | - | - | 4 050€ |
Ainsi, si l’investisseur perçoit des loyers pour un montant annuel de 12 000€, il peut déduire :
- 3 000€ de charges.
- 4 050€ d’amortissement (dans la limite des bénéfices locatifs imposables).
Soit un résultat fiscal après déductions de :
12 000€ - (3 000€ + 4 050€) = 4 950€
Quel est le plafonnement de l’amortissement d’un loueur meublé ?
Les règles de déduction et de plafonnement sont identiques pour le loueur meublé non professionnel (LMNP) et le loueur meublé professionnel (LMP).
- L'amortissement peut réduire le résultat fiscal jusqu'à 0, mais il ne peut pas créer de déficit imputable sur le revenu global.
- L’excédent d'amortissement est reportable sans limites de temps, mais uniquement sur les bénéfices futurs de la location meublée.
Un investisseur loue un appartement en LMNP :
- Loyers perçus : 10 000 €
- Charges déductibles hors amortissement : 6 000 €
- Amortissement annuel : 5 000 €
Son résultat fiscal est calculé de la manière suivante :
- Revenu imposable avant amortissement : 10 000 € - 6 000 € = 4 000 €
- Amortissement déductible : 4 000 € (maximum pour ramener le résultat à 0)
- Excédent d'amortissement reporté sur l’année suivante : 1 000 €
Par conséquent, l'investisseur ne paie pas d’impôt sur ses loyers cette année. L’excédent d’amortissement est reporté, et pourra être utilisé pour réduire l'imposition des années suivantes.
Contrairement au surplus d'amortissement qui est reportable sans limites de temps, et uniquement sur les revenus locatifs, les déficits provenant des charges courantes (taxe foncière, frais de gestion, intérêts d'emprunt) peuvent être reportés :
- En LMNP : pendant 10 ans sur l'ensemble des revenus locatifs de l'investisseur ;
- En LMP : pendant 6 ans sur le revenu global du contribuable.
Quelles conditions pour amortir un bien en location meublée ?
Les règles de l'amortissement dépendent du statut du loueur. Ce statut est lié au montant des revenus générés par l'activité de location meublée.
Conditions communes aux LMP et LMNP
Il existe deux conditions essentielles pour amortir un bien en location meublée :
- Le logement doit être équipé des meubles et du matériel indispensables pour que les locataires puissent l'occuper immédiatement (literie, plaque de cuisson, four, réfrigérateur, table et sièges, vaisselle, etc.). La liste de ces éléments obligatoires est définie par l’ .
- L’investisseur doit déclarer ses revenus locatifs au régime réel d’imposition. En effet, le régime micro-BIC qui permet d’appliquer un abattement forfaitaire sans justificatif de dépenses n'autorise pas la déduction des charges réelles ni l'amortissement des biens.
Conditions spécifiques aux LMNP
Pour conserver le statut de LMNP, l'une des conditions suivantes doit être respectée :
- Les recettes locatives brutes ne doivent pas dépasser 23 000€ par an (charges comprises).
- OU les recettes locatives doivent représenter moins de 50% des revenus globaux du foyer fiscal (salaires, pensions, rentes viagères, autres revenus d'activité).
Si l'un de ces seuils est dépassé, le loueur bascule automatiquement sous le statut de loueur meublé professionnel (LMP).
Statut LMP : seuils des bénéfices industriels et commerciaux (BIC)
Le statut de loueur meublé professionnel (LMP) s’applique dès lors que les deux conditions suivantes sont réunies :
- Les recettes locatives brutes dépassent 23 000€/an.
- ET les recettes locatives représentent plus de 50% des revenus d'activité du foyer fiscal (salaires, BIC, bénéfices agricoles ou non-commerciaux).
L’investisseur doit alors déclarer ces revenus sous le régime des bénéfices industriels et commerciaux (BIC), en les intégrant à sa déclaration de revenus. Il est imposé selon le barème progressif de l'impôt sur le revenu (IR).
Les travaux et mobiliers constituent-ils des amortissements ou charges ?
L’amortissement en location meublée concerne également les travaux de rénovation et le remplacement du mobilier ou des équipements. Ainsi, chaque nouvel investissement génère un nouvel amortissement qui s’ajoute à ceux déjà en place.
Amortissement des travaux de rénovation
Le propriétaire ne peut amortir que les travaux qui augmentent la valeur du bien ou prolongent sa durée de vie. Leur temps d’amortissement dépend de leur nature :
Type de travaux | Durée d'amortissement |
---|---|
Travaux lourds (rénovation, toiture, structure) | 25 à 40 ans |
Modernisation technique (chauffage, électricité) | 10 à 15 ans |
Aménagement intérieur (cuisine, salle de bains) | 5 à 15 ans |
Afin de justifier ces travaux, le propriétaire doit conserver les factures qui pourront être exigées par l'Administration fiscale en cas de contrôle.
Attention, les dépenses d’entretien et de réparation (peinture, remplacement des tapisseries, etc.) visent à maintenir le bien en bon état durant la location, et ne sont donc pas amortissables. En revanche, ils sont déductibles immédiatement en charges.
Un propriétaire engage des travaux de modernisation dans son appartement meublé pour 19 000 € :
- Remplacement du système de chauffage : 6 000 € (amorti sur 15 ans, soit 400 €/an)
- Réfection de l’installation électrique : 5 000 € (amorti sur 15 ans, soit 333 €/an)
- Installation d’une cuisine équipée : 8 000 € (amorti sur 10 ans, soit 800 €/an)
Total des amortissements supplémentaires annuels : 1 533 €
L’investisseur peut donc déduire chaque année 1 533 € de son résultat imposable grâce à ces nouveaux amortissements.
Durée d'amortissement du mobilier remplacé
Lorsqu’un meuble ou un équipement « durable » est remplacé, il est considéré comme un nouvel actif. Il peut donc être amorti selon sa propre durée d’usage :
- Électroménager (réfrigérateur, four, lave-vaisselle, etc.) : 5 à 7 ans.
- Mobilier courant (literie, canapé, table, chaises, etc.) : 5 à 7 ans.
- Meubles fixes et durables (placards, bibliothèques intégrées, dressings) : 10 ans.
Attention, les petits équipements et éléments décoratifs (lampes, rideaux, accessoires) constituent des charges courantes et non des biens amortissables.
Lorsqu’un meuble ou un équipement est remplacé avant la fin de son amortissement, la nouvelle acquisition marque le début d’un nouvel amortissement. L’ancien actif peut être sorti du bilan comptable.
L’investisseur décide de remplacer certains meubles du logement qu’il loue :
- Canapé neuf : 1 500 €, amorti sur 7 ans, soit 214 €/an.
- Réfrigérateur neuf : 800 €, amorti sur 5 ans, soit 160 €/an.
- Dressing intégré : 3 000 €, amorti sur 10 ans, soit 300 €/an.
Il peut ainsi déduire 674 € par an grâce à ces nouveaux amortissements qui s’ajoutent à ceux existants.
Quel est l'impact fiscal de la reforme de 2025 sur les amortissements ?
Amortissements et plus-values en LMNP et LMP
Avant le 1er mars 2025, l'amortissement du LMNP n'avait aucun impact sur la plus-value en cas de revente du bien. En effet, elle était calculée selon la formule suivante :
Plus-value imposable avant 2025 = prix de vente - prix d'acquisition d'origine
Depuis la réforme, les amortissements réalisés en LMNP doivent être réintégrés dans le calcul de la plus-value imposable, comme c'était déjà le cas en LMP.
Conséquences de l'amortissement sur la plus-value : exemple chiffré
Un investisseur achète un logement en LMNP pour 200 000€. Il l'amortit au fil des années à hauteur de 50 000€. Il revend son bien 300 000€.
Avant 2025, la plus-value imposable était de :
300 000€ - 200 000€ = 100 000€
Depuis 2025, elle est de :
300 000€ - (200 000€ - 50 000€) = 150 000€
Exonération progressive de la plus-value en LMNP
Malgré ces évolutions, le statut LMNP continue d'être assujetti au régime des plus-values des particuliers (contrairement au LMP qui relève du régime des plus-values professionnelles). Il bénéficie donc, malgré la réforme de 2025, d'une exonération progressive selon la durée de détention du bien immobilier :
- Exonération de l'impôt sur le revenu après 22 ans de détention.
- Exonération des prélèvements sociaux après 30 ans.
Les résidences étudiantes, résidences séniors, les EHPAD et les établissements spécialisés pour personnes en situation de handicap ne sont pas concernés par la réforme introduite par la loi de finances 2025 relative à la réintégration des amortissements en cas de revente.
Comment mettre en place l'amortissement en location meublée ?
L’amortissement en location meublée est un dispositif fiscal qui nécessite une mise en œuvre conforme aux obligations comptables.
Tenir une comptabilité rigoureuse
Dès l’acquisition du bien, le bailleur doit justifier et enregistrer avec précision chaque dépense liée à l’investissement locatif :
- Le coût du bien immobilier et de ses composants.
- Les frais liés aux équipements et au mobilier.
- Les dépenses de rénovation et d’amélioration.
L’Administration fiscale peut, en cas de contrôle fiscal, réclamer les justificatifs (factures, devis, répartition comptable des amortissements). Il est indispensable de tenir un tableau de suivi des amortissements à jour.
Ventiler les composants du bien
L’amortissement ne s’applique pas globalement au bien immobilier, mais par catégories de composants :
- Gros œuvre (structure, murs, toiture) : 40 à 80 ans ;
- Installations techniques (électricité, plomberie, chauffage) : 15 à 30 ans ;
- Aménagements intérieurs (peintures, sols, équipements fixes) : 5 à 15 ans ;
- Mobilier et équipements : 5 à 10 ans.
Cette ventilation permet une meilleure répartition de l’amortissement.
Faire appel à un expert-comptable
L’accompagnement par un expert spécialisé en location meublée permet :
- D’appliquer les durées d'amortissement justes et cohérentes ;
- De gérer les obligations fiscales et déclaratives du LMNP ou du LMP en toute conformité ;
- D’optimiser la fiscalité de l’investisseur.
FAQ
Comment calculer l'amortissement dans le cadre d'une location meublée ?
Pour calculer l’amortissement d’une location meublée, le propriétaire divise la valeur du bien ou de l’équipement par sa durée d’amortissement estimée. Chaque composant du bien immobilier et chaque meuble est amorti séparément selon une durée propre.
Quel est l'abattement pour une location meublée ?
L’abattement en location meublée dépend du régime fiscal du loueur :
- Micro-BIC : abattement forfaitaire de 50 % sur les revenus locatifs (71 % en meublé de tourisme classé). L’amortissement n’est pas possible ;
- Régime réel : aucun abattement n’est prévu. Toutefois, l’investisseur peut déduire l’intégralité de ses charges réelles, et amortir le bien et les meubles.
Quelle durée d'amortissement en LMNP ?
Les durées moyennes d’amortissement varient selon les composants du bien et leur état général :
- Gros œuvre : 40 à 80 ans ;
- Façades, menuiseries extérieures : 25 ans ;
- Installations techniques : 15 à 30 ans ;
- Aménagements intérieurs : 5 à 15 ans ;
- Mobilier et équipements : 5 à 10 ans.
Sources
- Legifrance.gouv.fr - Article 39C du CGI (déductions au titre de l’amortissement)
- Legifrance.gouv.fr - Article 31 du CGI (dépenses déductibles y compris les amortissements)
- Legifrance.gouv.fr - BOI-BIC-AMT-10-40-40 du 4-01-2017 (BIC - amortissements)
- Legifrance.gouv.fr - Article 2 du décret n° 2015-981 du 31 juillet 2015 (liste des meubles obligatoires)
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