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Quand un complément de loyer est-il considéré comme abusif ?

complément de loyer abusif

SOMMAIRE

  • 4 cas où un complément de loyer est abusif
  • Contester un complément de loyer abusif
  • Conséquences d'un complément de loyer abusif
  • Exemple de litige et de jugement rendu pour un complément de loyer abusif
  • Quelles alternatives pour les bailleurs ?
  • FAQ

Ce qu'il faut retenir

Le complément de loyer permet d'augmenter le loyer si le bien présente des caractéristiques exceptionnelles.

Un complément de loyer peut être jugé abusif si les justifications sont exagérées, ou si le bien présente des défauts comme une mauvaise isolation.

Les locataires peuvent contester un complément abusif auprès de la Commission de Conciliation et, en cas d'échec, au tribunal d'instance.

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Le complément de loyer permet aux bailleurs de déroger à l'encadrement du niveau de loyer. Grâce à ce dispositif, le propriétaire peut demander un loyer supérieur au plafond prévu en raison des caractéristiques "exceptionnelles" de son bien. Pourtant, le locataire peut contester le montant de ce supplément. D'où l'intérêt de savoir dans quels cas un complément de loyer est-il abusif. 

Dans quels cas un complément de loyer est considéré comme abusif ?

Dans quels cas un complément de loyer est abusif ?

Les caractéristiques invoquées ne sont pas exceptionnelles 

Le complément de loyer n'est justifié que s'il reflète une caractéristique hors du commun. Des équipements standards comme un ascenseur ou une salle de bain rénovée ne suffisent pas. Ces éléments sont déjà pris en compte dans le calcul du loyer de base. En revanche, un logement offrant une vue imprenable sur la tour Eiffel, une grande terrasse en plein hyper-centre ou des prestations de luxe peut justifier l'application d'un complément de loyer.

Exemple

Un bailleur applique un complément de loyer de 50€ par mois au motif que le logement dispose d’une cuisine équipée (plaques, hotte, four). Or, la quasi-totalité des logements en location dans la zone présentent les équipements évoqués. Cette caractéristique n’étant ni rare ni exceptionnelle, le complément de loyer est considéré comme injustifié et donc abusif.

Le montant du complément de loyer est surévalué

Même lorsque les caractéristiques rares sont avérées, le montant du complément de loyer doit être raisonnable par rapport au loyer de base et aux prestations offertes. Si l'écart est jugé disproportionné, le locataire est en droit de le contester.

Exemple

Le bailleur réclame un complément de 200€ en raison d’une terrasse de 10 m². Le marché locatif local montre pourtant que ce type d’espace extérieur ne justifie qu’un supplément moyen de 50 à 70€. L’écart entre la réalité du marché et le montant exigé rend le complément abusif.

Le complément de loyer n'est pas mentionné et/ou justifié dans le bail

le propriétaire bailleur a l'obligation de mentionner le complément de loyer par écrit dans le contrat de location. Il doit clarifier les raisons qui motivent l'application du complément. En l'absence de justification suffisante, la légitimité du complément peut être remise en question par le locataire.

Exemple

Le loyer demandé au locataire est de 1 100€, alors que le plafond réglementaire pour le logement est de 950€. Le bail ne comporte aucune ligne spécifique ni justification décrivant les caractéristiques exceptionnelles permettant ce dépassement. Même si le bailleur avait en tête une raison (vue panoramique, mobilier haut de gamme), l’absence d’information écrite et précise dans le contrat rend le complément de loyer illégal.

Le logement possède des caractéristiques interdisant l'application d'un complément de loyer

En plus des principes généraux expliqués ci-dessus, il existe des cas particuliers où le complément de loyer est systématiquement abusif. En effet, des conditions supplémentaires s'appliquent si la signature du bail a eu lieu après le 18 août 2022. Dans ce cas, le propriétaire a l'interdiction de demander un complément de loyer si le logement remplit un des critères suivants :

  • Absence de sanitaires privatifs à l'intérieur du logement ;
  • Signes d'humidité sur les murs, infiltrations ou inondations venant de l'extérieur ;
  • Passoire thermique (classement DPE F ou G) ;
  • Mauvaise isolation des fenêtres (hors grilles de ventilation) ;
  • Vis-à-vis proche (façade voisine située à moins de 10 mètres) ;
  • Problèmes d'évacuation d'eau au cours des 3 derniers mois ;
  • Installation électrique en mauvais état ;
  • Orientation défavorable de la pièce principale.

Si le logement présente une de ces caractéristiques, le propriétaire a l'obligation de s'en tenir aux règles d'encadrement des loyers. Tout complément de loyer serait abusif et contestable par le locataire.

Comment le locataire peut-il contester un complément de loyer abusif ?

S'il estime être en présence d'un complément de loyer abusif, le locataire peut engager une procédure de contestation. Il doit alors le faire dans un délai de trois mois à partir de la signature du contrat de location, ou à partir de l'application du complément de loyer.

La première étape obligatoire consiste à saisir la Commission Départementale de Conciliation. Cette instance paritaire rassemble des représentants de locataires et de bailleurs. Son but est d'aider les parties à trouver un accord à l'amiable.

Si le conciliateur de justice ne parvient pas à trouver un compromis, le locataire peut entamer une procédure judiciaire auprès du tribunal d'instance. Il doit alors fournir tous les éléments prouvant que le complément de loyer est abusif. Le tribunal examine ensuite les caractéristiques du logement et sa cohérence avec le montant du complément de loyer demandé par le propriétaire.

Quelles sont les conséquences d'un complément de loyer abusif pour le bailleur ?

Comme l'illustre le cas ci-dessus, un complément de loyer abusif peut avoir de lourdes conséquences pour le bailleur :

  • Remboursement du trop-perçu : le bailleur peut être condamné à rembourser la totalité des compléments de loyer perçus ;
  • Pénalités financières : il peut aussi être contraint de verser des indemnités et de payer les frais de justice engagés par le locataire. 

Exemple de litige et de jugement rendu pour un complément de loyer abusif

Un exemple récent met en lumière un cas de complément de loyer jugé abusif. Le 7 décembre 2015, un locataire a signé un bail d'habitation pour louer un bien au loyer mensuel de 4800 euros hors charges. En octobre 2016, il a demandé au gérant une diminution de loyer, au motif que celui-ci était supérieur au loyer de référence majoré de 3346 euros, fixé par arrêté préfectoral du 25 juin 2015. Le propriétaire affirmait alors que le complément de loyer était justifié par les caractéristiques exceptionnelles du bien.

Le locataire a donc saisi la Commission Départementale de Conciliation le 6 décembre 2016. Puisqu'aucun complément de loyer n'était consigné dans le bail, il demandait la réduction rétroactive du loyer pour l'aligner sur le loyer de référence majoré.

Le 14 mars 2017, la Commission a donné raison au locataire et a demandé au propriétaire de rembourser les sommes trop perçues. En conséquence, le locataire a tenté de faire valoir ses droits en assignant le propriétaire par acte d'huissier de justice. Le propriétaire s'est à son tour retourné contre son agence immobilière.

Le 8 février 2018, le tribunal d'instance du 8ème arrondissement de Paris a émis son jugement contradictoire. Le tribunal a confirmé le caractère abusif du complément de loyer. Il a aussi condamné le propriétaire à rembourser le trop perçu et à prendre en charge les coûts associés à la procédure judiciaire.

Insatisfaits du jugement, les représentants du propriétaire et de l'agence immobilière ont décidé de faire appel. Néanmoins, la décision a été confirmée par la Cour d'appel de Paris le 25 mai 2024.

Quelles alternatives pour les bailleurs face à un Complément de loyer abusif ?

Demander un complément de loyer injustifié représente un risque pour le bailleur. Un investisseur avisé devrait plutôt considérer les alternatives suivantes :

  • Améliorer les équipements du logement de manière à pouvoir justifier un complément de loyer ;
  • Passer à la location meublée pour pouvoir demander un loyer de base plus élevé tout en respectant les conditions de plafonnement du loyer ;
  • Proposer des prestations annexes comme un service de conciergerie afin d'augmenter ses revenus sans demander un complément de loyer.

FAQ

Quel est le montant du complément de loyer maximum à Paris ?

Le montant du complément de loyer n'est pas plafonné, ni à Paris ni ailleurs en France. Toutefois, le complément de loyer doit être proportionné par rapport aux prestations offertes et cohérent avec le montant du loyer de base.

Comment calculer le complément de loyer pour une terrasse ?

Une terrasse ne justifie un complément de loyer que si elle est de taille significative ou présente un atout rare comme une vue panoramique. Le complément de loyer sera alors égal à la valeur locative (au m²) de la terrasse multipliée par sa superficie.

Peut-on contester un complément de loyer après 3 mois ?

Le délai normal de contestation d'un complément de loyer est de trois mois à partir de la signature du bail (ou de l'application du complément de loyer). Passé ce délai, la contestation est plus délicate. La démarche reste néanmoins possible, surtout si des raisons expliquent le retard (par exemple si le locataire n'a pas été correctement informé).

Pourquoi un lave-linge ne justifie pas un complément de loyer ?

Un lave-linge est un équipement basique que l'on peut attendre dans un logement standard. Il ne s'agit donc pas d'un élément exceptionnel qui justifie un complément de loyer.

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