SOMMAIRE
- Quand convoquer une assemblée générale extraordinaire ?
- Modalités de convocation d’une AGE de copropriété
- Conséquences d’une convocation à une AGE non conforme
- FAQ
Ce qu'il faut retenir
Une assemblée générale extraordinaire (AGE) est convoquée en copropriété pour traiter des décisions urgentes ou importantes ne pouvant attendre l’assemblée générale ordinaire.
Elle peut être demandée par le syndic, le conseil syndical ou des copropriétaires représentant au moins un quart des voix.
La convocation doit respecter un délai de 21 jours et inclure un ordre du jour précis ainsi que les documents nécessaires.
Télécharger la fiche en PDF
Lisez ce contenu en toute confiance !
BailFacile aide déjà plus de 100 000 propriétaires-bailleurs à gérer leurs locations en totale autonomie.
L’assemblée générale extraordinaire (AGE) est convoquée dans certaines situations exceptionnelles qui ne peuvent attendre la tenue annuelle de l’assemblée générale ordinaire. Elle est organisée par le syndic pour soumettre au vote des copropriétaires des résolutions urgentes ou spécifiques. Sa convocation est encadrée par des règles fixées par la législation.
Quand peut-on convoquer une AGE en copropriété, et selon quelles modalités ?
Quand convoquer une assemblée générale extraordinaire de copropriété ?
L’assemblée générale extraordinaire (AGE) est convoquée lorsqu’une prise de décision ne peut être différée jusqu’à la prochaine assemblée générale ordinaire (AGO). Dans une copropriété, on distingue trois types de situations qui peuvent conduire le syndic à convoquer une AGE :
1— Convocation en cas d’urgence dans la copropriété
Certains événements exigent une prise de décision rapide du syndicat des copropriétaires. La convocation d’une AGE est alors nécessaire pour adopter des mesures urgentes, sans attendre la tenue annuelle de l’AGO. Ces situations concernent par exemple :
- Un sinistre dans les parties communes ou les lots privatifs.
- Une obligation immédiate de mise en conformité administrative ou réglementaire.
- Une menace pour la sécurité des résidents ou de l’immeuble (balcon fragilisé, installation électrique défectueuse, etc.).
- Un litige avec un prestataire engageant la responsabilité de la copropriété.
- Un risque financier pour la copropriété nécessitant une décision rapide comme un appel de fonds exceptionnel.
2— Décisions nécessitant une assemblée générale extraordinaire
Certaines décisions ne relèvent pas de la gestion courante de la copropriété. Elles doivent donc être soumises à un vote spécifique en assemblée générale extraordinaire. Il s’agit notamment :
- d’une modification du règlement de copropriété ;
- de l’approbation de travaux importants non prévus au budget prévisionnel ;
- de la vente ou l’acquisition de parties communes ;
- d’une demande de prêt au nom du syndicat des copropriétaires.
3— Demande d’AGE par certains copropriétaires
Une AGE peut aussi être convoquée à la demande de copropriétaires représentant au moins un quart des voix du syndicat. Cette demande concerne par exemple :
- un litige relatif à la gestion de l’immeuble par le syndic en place ;
- la résiliation du contrat d’un prestataire ou la désignation d’un nouveau ;
- la réalisation de travaux urgents non programmés ;
- toute autre question jugée prioritaire.
Le syndic est tenu de donner suite à cette demande, sauf s’il justifie d’un refus légitime. En cas de silence ou de rejet injustifié, les copropriétaires peuvent saisir le tribunal judiciaire. Le juge peut alors exiger la convocation de l'assemblée ou désigner un administrateur provisoire.
Quelles sont les modalités de convocation d’une AGE de copropriété ?
En copropriété, la procédure pour convoquer une assemblée générale extraordinaire est encadrée par la loi du 10 juillet 1965 et le décret du 17 mars 1967. Ces textes précisent les conditions à respecter (compétence, forme, délais).
Personnes habilitées à initier l’assemblée de copropriété
La convocation d’une AGE peut être initiée par l'un des acteurs suivants :
- Le syndic, de sa propre initiative, lorsqu’une question doit être débattue en dehors de l’assemblée générale ordinaire (urgence ou besoin particulier).
- Le conseil syndical, qui peut demander au syndic, par courrier motivé, de convoquer une AGE sur un ou plusieurs points spécifiques.
- Un groupe de copropriétaires représentant au moins un quart des voix de tous les copropriétaires, par lettre recommandée avec accusé de réception adressée au syndic.
- Le président du tribunal judiciaire saisi en référé si le syndic refuse de convoquer l’assemblée sans raison valable.
Mentions obligatoires d'une lettre de convocation
Pour être valable, la convocation à une assemblée générale extraordinaire doit contenir certaines informations essentielles, notamment :
- La date, l’heure et le lieu de tenue de l’assemblée.
- L’ordre du jour qui doit être précis, détaillé et limité aux questions devant faire l’objet d’un vote.
- Les documents préparatoires au vote (devis, contrats, rapports techniques, etc.).
- Les modalités de participation (procuration, vote par correspondance si ce mode est autorisé).
- La mention, le cas échéant, d’une deuxième convocation si le quorum requis n’est pas atteint lors de la première assemblée.
Modes d'envoi autorisés
La convocation à l’AGE peut être transmise selon l’un des moyens suivants :
- par lettre recommandée avec accusé de réception ;
- par remise en main propre contre signature ;
- par voie électronique, si le copropriétaire a donné son accord exprès et préalable à ce mode de communication ;
- par publication sur l'espace sécurisé de la copropriété, si cette modalité est prévue par le règlement de copropriété.
Quel que soit le mode de transmission, les preuves d’envoi et de réception peuvent être exigées par le juge en cas de contentieux.
Délais pour convoquer l’AGE
La loi impose un délai minimum de 21 jours calendaires entre l’envoi de la convocation et la date de l’AGE. Dans ce calcul, tous les jours sont comptabilisés, y compris les week-ends et jours fériés.
Ce délai commence à courir :
- En cas d'envoi par lettre RAR : à partir du lendemain de la première présentation de la convocation au domicile du copropriétaire.
- Pour une remise en main propre : à compter de la date de signature du récépissé.
- En cas d'envoi électronique : le jour de la réception.
- Pour une publication sur l'espace numérique : à la date de mise à disposition de la convocation.
Toutefois, en cas d’urgence, un délai plus court peut être toléré. Il doit cependant être justifié et accepté expressément par tous les copropriétaires. À défaut, la régularité de l’assemblée pourrait être contestée devant le tribunal judiciaire.
Si le quorum requis n’est pas atteint lors de la première assemblée, une seconde assemblée peut être convoquée sans qu’aucun quorum ne soit imposé. Les règles de majorité applicables restent inchangées, sauf pour les résolutions relevant de l’article 25 (elles peuvent être adoptées à la majorité simple lors de cette seconde assemblée, si elles ont recueilli au moins un tiers des voix lors du premier vote).
Quelles sont les conséquences d’une convocation à une AGE non conforme ?
Le non-respect des règles légales applicables à la convocation d'une assemblée générale extraordinaire peut entraîner plusieurs conséquences tant pour la copropriété que pour le syndic :
Nullité des décisions adoptées en AG
Lorsque la convocation ne respecte pas les exigences imposées par la loi (délai de 21 jours, mentions obligatoires, ordre du jour incomplet), les décisions votées peuvent être remises en cause.
Les copropriétaires s’estimant lésés disposent alors d’un délai de deux mois à compter de la notification du procès-verbal pour saisir le tribunal judiciaire, et demander l’annulation de la résolution concernée.
Responsabilité du syndic
En cas de manquement aux règles de convocation d’une AGE, le syndic, professionnel mandaté par le syndicat des copropriétaires, engage sa responsabilité civile. Les conséquences peuvent être :
- Sa révocation par l’assemblée générale pour faute de gestion ou négligence grave.
- L’obligation d’indemniser le syndicat des copropriétaires, en cas de préjudice.
Impacts sur la copropriété
Une convocation irrégulière peut perturber la gestion de l’immeuble, et entraîner :
- un retard d’exécution de travaux urgents ou obligatoires ;
- des pénalités lorsque les engagements contractuels avec des prestataires ne sont pas respectés ;
- des frais supplémentaires liés à l’organisation d’une nouvelle assemblée (convocation, location de salle, intervention d’un commissaire de justice, etc.) ;
- un blocage temporaire du fonctionnement de la copropriété parfois source de litiges entre copropriétaires.
FAQ
Comment convoquer une assemblée générale extraordinaire ?
La convocation d’une assemblée générale extraordinaire (AGE) peut être initiée par le syndic, le conseil syndical ou un groupe de copropriétaires représentant au moins un quart des voix. La demande doit être transmise par écrit au syndic, et préciser les points à inscrire à l’ordre du jour. La convocation est ensuite envoyée à l’ensemble des copropriétaires au moins 21 jours calendaires avant la date de la réunion, avec un ordre du jour précis et tous les documents nécessaires.
Quelles sont les décisions prises en assemblée générale extraordinaire ?
L’AGE permet de voter des résolutions qui ne peuvent pas attendre l’assemblée générale ordinaire. Il s'agit, par exemple, de travaux urgents, d'une modification du règlement de copropriété, de la vente ou l’acquisition de parties communes, ou de la révocation du syndic en cours de mandat.
Quel délai pour convoquer une AG de copropriété : 21 jours ouvrables ou ouvrés ?
Le délai légal de convocation d’une assemblée générale de copropriété est de 21 jours calendaires. Tous les jours sont comptabilisés, y compris les week-ends et jours fériés. Le point de départ du délai est le lendemain de la première présentation de la lettre recommandée adressée au copropriétaire.
Sources
- Legifrance.gouv.fr - Article 7 du décret n° 67-223 du 17 mars 1967 (convocation par le syndic)
- Legifrance.gouv.fr - Article 8 du décret n° 67-223 du 17 mars 1967 (convocation par le conseil syndical)
- Legifrance.gouv.fr - Article 9 du décret n° 67-223 du 17 mars 1967 (forme de la convocation)
Partager