SOMMAIRE
- Les désaccords courants
- Réagir en cas de désaccord
- Les recours légaux du bailleur
- Les précautions à prendre
Ce qu'il faut retenir
Les désaccords concernent surtout les dégradations locatives et les sommes retenues au locataire.
En cas de conflit, il faut noter les réserves sur le document, rassembler des justificatifs et, si besoin, faire appel à un professionnel ou un huissier.
Pour éviter tout litige, il est essentiel de rédiger un état des lieux d’entrée précis, d’annexer une grille de vétusté et de préparer la sortie avec transparence.
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L’état des lieux de sortie est une étape clé de la fin du bail. Il permet de comparer l’état du logement au moment de l’entrée et de la sortie du locataire afin de déterminer si des dégradations justifient une retenue sur le dépôt de garantie. Mais il arrive que bailleur et locataire ne soient pas d’accord, ce qui peut bloquer la restitution de la caution et créer un litige. Comment réagir face à ces situations et quelles précautions prendre pour les éviter ?

Quels sont les désaccords courants entourant l’état des lieux de sortie ?
Les points de friction entre bailleur et locataire concernent généralement :
La distinction entre usure normale et dégradations locatives
Un parquet légèrement terni, une moquette fatiguée ou un appareil électroménager en panne ne sont pas nécessairement imputables au locataire. En effet, l'usure normale des équipements et des matériaux relève de la responsabilité du locataire. Distinguer les dégradations locatives des signes de vétusté n'est pourtant pas une mince affaire. Sans grille de vétusté jointe au bail, chacun peut avoir une interprétation différente, ce qui alimente les contestations.
L'état initial du logement
Un état des lieux d’entrée précis et détaillé constitue la base de toute comparaison. Lorsqu’il est incomplet, trop sommaire ou mal rédigé, il devient difficile de démontrer que certaines détériorations sont apparues durant l’occupation du logement. Un simple « bon état » noté dans plusieurs pièces ne suffit pas à établir une preuve solide.
Le montant retenu au dépôt de garantie
Même lorsque les dégradations sont réelles, les contestations peuvent se porter sur le montant retenu au dépôt de garantie. Le locataire peut estimer que la somme retenue est disproportionnée par rapport aux travaux envisagés. L’absence de transparence ou de justificatifs clairs accentue la méfiance et alourdit les désaccords.
L’imputation des frais de nettoyage
Le bailleur peut estimer que le locataire restitue un bien sale ou mal entretenu et facturer des frais de nettoyage. Le locataire doit rendre le logement dans un état de propreté comparable à celui constaté lors de son entrée. Il n’est pas tenu de remettre le bien « à neuf » ni de financer un ménage professionnel si le logement est rendu propre.
Comment réagir en cas de désaccord sur l’état des lieux de sortie ?
Lorsque bailleur et locataire ne parviennent pas à s’entendre, plusieurs solutions existent avant d’envisager une action judiciaire :
1. Inscrire les réserves directement sur le document : l’état des lieux est réalisé de manière contradictoire. Chaque partie peut y faire figurer ses observations. Si le locataire ou le bailleur conteste un point, il est préférable de le mentionner noir sur blanc sur l'état des lieux de sortie. Ce simple geste permet de matérialiser le désaccord et sera utile ultérieurement ;
2. Recourir à un tiers pour constater l’état du logement : en cas de blocage, les parties peuvent faire appel à un professionnel comme un agent immobilier. Solliciter un huissier de justice peut être utile pour remédier à certaines situations particulières ;
3. Multiplier les justificatifs : pour appuyer une retenue sur le dépôt de garantie, le bailleur doit présenter des devis, factures ou tout document prouvant le coût réel des réparations. À défaut, les retenues peuvent être jugées abusives et contestées par le locataire. Plus les justificatifs sont précis, plus la position du bailleur est sécurisée.
Quels sont les recours légaux du bailleur en cas de contestation de l'état des lieux de sortie ?
Lorsque le désaccord persiste malgré les tentatives amiables, le bailleur peut successivement :
1. Engager une procédure de conciliation
Avant toute action en justice, il est conseillé de saisir la commission départementale de conciliation (CDC). Cette démarche est gratuite et permet aux deux parties d’exposer leurs arguments devant une instance neutre.
Même si la conciliation n’est pas obligatoire, elle est fortement recommandée car elle permet souvent de trouver un terrain d’entente sans passer par les tribunaux. Si cette étape porte ses fruits, un procès-verbal est rédigé, engageant les deux parties.
2. Faire appel à un huissier de justice (si ce n'est pas déjà fait)
En l’absence de coopération du locataire ou en cas de logement rendu dans un état très dégradé, le bailleur peut faire dresser un constat d’huissier. Ce constat a une valeur probante importante devant les tribunaux. Il peut aussi être réalisé avant le dépôt de plainte, pour figer l’état du logement et prévenir toute contestation ultérieure.
L'intervention d’un huissier est payante, mais les frais peuvent être partagés entre les deux parties si l’état des lieux de sortie est réalisé par ce professionnel à la demande conjointe du bailleur et du locataire.
3. Saisir le juge des contentieux de la protection
Si la conciliation échoue ou si l'une des parties refuse d’y participer, le bailleur peut alors introduire une action en justice auprès du juge des contentieux de la protection compétent.
La saisine d'un juge peut avoir pour objectif de :
- Demander l’autorisation de conserver tout ou partie du dépôt de garantie ;
- Obtenir le remboursement de frais de remise en état non couverts par le dépôt ;
- Constater le manque d'entretien ou les dégradations majeures laissées par le locataire.
Quelles sont les précautions à prendre pour éviter un désaccord sur l'état des lieux de sortie ?
Soigner l’état des lieux d’entrée
Un état des lieux d’entrée précis et détaillé constitue la meilleure protection du bailleur. Chaque pièce, chaque équipement, chaque mur ou sol doit faire l’objet d’une description complète. L’emploi de termes vagues (« bon état », « propre ») est à proscrire au profit d’observations précises (« rayure sur la porte du placard », « tache sur moquette, 30 cm de diamètre, sous fenêtre »). Par ailleurs, il faut veiller à joindre des photos datées.
Annexer une grille de vétusté au bail
Bien qu’elle ne soit pas obligatoire, la grille de vétusté apporte une base de référence objective. Elle établit la durée de vie théorique des équipements et traduit l’évolution de l'état du logement dans le temps. L'ajout de ce document parmi les annexes du bail permet de distinguer aisément l'usure normale des équipements. Il donne également les moyens de fixer de manière plus juste le montant retenu au dépôt de garantie.
Visiter le logement pendant toute la durée de la location
Pour garder un œil sur l'état du logement, le bailleur peut introduire dans le bail de location une clause de visite annuelle. Cela permet d’alerter rapidement le locataire en cas d’entretien négligé ou de début de dégradations, tout en maintenant un lien de communication fluide. Avant chaque visite, le propriétaire doit obtenir l'accord du locataire.
Préparer en amont l’état des lieux de sortie
Quelques jours avant le départ, il peut être utile de proposer au locataire un pré-état des lieux informel. Cette visite permet de signaler les points qui risquent de poser problème et de laisser au locataire la possibilité d’intervenir (nettoyage, petites réparations) avant la remise des clés. Cette précaution réduit significativement les désaccords.
Fournir tous les justificatifs en cas de retenue
Enfin, si des dégradations sont constatées, la retenue sur le dépôt de garantie doit toujours être motivée et justifiée : devis, factures, rapports techniques, photos comparatives. L’opacité est source de conflits ; la transparence les désamorce.
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