SOMMAIRE
- Les règles à respecter pour installer une climatisation
- Les autres impératifs pour l'installation d'une climatisation
- Les sanctions en cas de pose sans autorisation
- FAQ
Ce qu'il faut retenir
L'installation d'un climatiseur en copropriété doit respecter le règlement de copropriété et nécessite souvent une autorisation préalable votée en assemblée générale.
Les travaux ne doivent pas nuire à l'esthétique de l'immeuble, provoquer de nuisances sonores, ni enfreindre les normes locales d’urbanisme.
Une installation non autorisée ou causant des nuisances peut entraîner des sanctions comme le retrait de l'équipement ou des indemnités pour préjudice.
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L'installation des climatisations en copropriété doit respecter un cadre légal strict afin de concilier confort individuel et respect des droits collectifs. Ainsi, lorsque la pose de ces équipements ne respecte pas les règles imposées par les parties communes et l'esthétique de l'immeuble ou que l'appareil génère des nuisances sonores, des désaccords, des tensions, voire des conflits peuvent survenir. La jurisprudence contribue à clarifier ces règles, et à résoudre les litiges entre copropriétaires.
Quelles sont les règles pour installer une climatisation en copropriété (règlement et jurisprudence) ?
Le respect des parties communes et du règlement de copropriété
Le règlement de copropriété encadre strictement les travaux réalisés dans les appartements en copropriété, cela inclut la pose de systèmes de climatisation. Certaines clauses du document peuvent interdire ou restreindre l'installation de ces appareils afin de préserver l'harmonie architecturale du bâtiment ou d'éviter des nuisances.
La jurisprudence renforce ces principes. Par exemple, un
(3e chambre civile, n° 02-15.147) a jugé qu'une installation de climatisation sur une façade extérieure (partie commune) était non conforme en raison de son impact sur l'esthétique générale de l'immeuble et du non-respect des dispositions du règlement de copropriété.Une autorisation requise pour la pose d'un groupe extérieur
Lorsque les travaux impactent les parties communes ou portent atteinte à l'aspect extérieur de l'immeuble, tels que les façades ou le toit, la mise en place d'un système de climatisation en copropriété nécessite un accord préalable voté en assemblée générale.
Cette exigence a été confirmée plusieurs fois par les tribunaux, notamment dans l’
, qui précise que l’installation d’une climatisation en façade nécessite une autorisation spécifique.En outre, les installations visibles de l'extérieur doivent respecter les règles locales d'urbanisme, comme celles prévues par le Plan local d'urbanisme (PLU). Ces dispositions peuvent imposer des restrictions supplémentaires, en particulier dans les zones protégées ou inscrites au patrimoine.
Dès lors, les propriétaires ont l'obligation de présenter un projet détaillé au syndic afin qu'il soit inscrit à l'ordre du jour de l’assemblée générale. Ce dossier doit inclure :
- Les caractéristiques techniques de l'appareil ;
- L'emplacement prévu pour son installation ;
- Les impacts éventuels sur les parties communes et privatives.
Le vote est généralement soumis à la majorité prévue par l'
relative au statut de la copropriété des immeubles bâtis. En d'autres termes, il doit recueillir la majorité des voix de l'ensemble des copropriétaires (présents, représentés et absents). Si cette majorité n’est pas atteinte, mais qu’au moins un tiers des voix est obtenu, la résolution peut être soumise à un second vote à la majorité simple (copropriétaires présents ou représentés) soit lors de la même assemblée, soit lors d'une AG ultérieure.Lorsque l'installation concerne uniquement des parties privatives, et qu’elle n'affecte ni les parties communes ni l'aspect extérieur de l'immeuble, une simple information en assemblée générale peut suffire.
Quelles sont les autres impératifs pour l’installation d'une climatisation ?
L’absence de nuisances sonores et de vibrations
Les nuisances sonores générées par les climatiseurs sont une cause fréquente de litiges en copropriété. Les installations doivent respecter les normes définies par l'article R.1334-31 du Code de la santé publique, qui stipule : « Aucun bruit particulier ne doit, par sa durée, sa répétition ou son intensité, porter atteinte à la tranquillité du voisinage ou à la santé de l'homme… »
Les tribunaux pénalisent donc ces situations selon trois critères :
- La fréquence et la durée des perturbations : leur caractère récurrent ou, au contraire, occasionnel peut influencer la décision.
- L'effet sur l'usage des habitations voisines : les troubles ne doivent pas entraver le droit des autres propriétaires à jouir paisiblement de leur bien.
- Les limites de bruit : les installations ne doivent pas excéder les limites de bruit définies par les décisions préfectorales ou municipales.
Un arrêt de la Cour d'appel de Paris du 25 novembre 2009 a jugé qu'un climatiseur constituait un trouble anormal de voisinage parce qu'il occasionnait des nuisances sonores excessives. Son retrait a été ordonné par les juges afin de préserver la tranquillité des copropriétaires impactés.
Les restrictions spécifiques dans les zones protégées
Dans les zones protégées ou dans les immeubles classés, les travaux sont strictement encadrés par la législation pour préserver l'architecture des immeubles.
L'installation de cet équipement pourrait être conditionné par :
- L'obtention d'un permis de construire : les transformations visibles de la rue doivent faire l'objet d'une demande de permis de construire ou d'une autorisation de l'architecte des bâtiments de France.
- Les spécificités de la réglementation locale : dans certains secteurs, les propriétaires doivent soumettre leur projet de travaux à une autorisation (article R421-17 du Code de l'urbanisme). Ces travaux peuvent être rejetés s'ils ne respectent pas les normes imposées.
Quelles sanctions en cas de pose d'une climatisation sans autorisation ?
Lorsque le propriétaire ne respecte pas le règlement de copropriété (par exemple s'il ne demande pas l'autorisation d'installer une climatisation), il s'expose à diverses sanctions :
- Retrait de l'installation : les juges peuvent ordonner que la climatisation soit retirée ou simplement déplacée si elle ne respecte pas les dispositions du règlement de copropriété.
- Remise en état des lieux : si les modifications impactent la façade, le toit ou tout autre élément affectant l'esthétique ou la structure de l'immeuble, les copropriétaires impliqués peuvent être contraints de remettre les lieux dans leur état initial.
- Indemnités : les copropriétaires ayant subi un préjudice à cause de ces installations illicites peuvent se voir accorder des indemnités par les tribunaux.
FAQ
Peut-on mettre une climatisation sur un balcon ?
Un copropriétaire a le droit d'installer une climatisation sur le balcon de son logement. Toutefois, il doit respecter le règlement de copropriété ainsi que les normes de sécurité. Si l'installation impacte les parties communes de l'immeuble, il devra demander une autorisation à l'assemblée générale des copropriétaires. Dans tous les cas, la climatisation ne doit pas provoquer de nuisance sonore ou visuelle pouvant nuire aux autres copropriétaires.
Quelle distance faut-il entre la climatisation et le voisin ?
Il n'existe pas de réglementation concernant une distance minimale à respecter entre la climatisation et le voisin. Néanmoins, l'installation doit être conforme aux potentiels arrêtés préfectoraux ou municipaux. Par ailleurs, elle ne doit pas occasionner de nuisances sonores ou vibratoires, et doit préserver la tranquillité du voisinage. En cas de litige, chaque situation est soumise à la libre appréciation des juges.
Quelle majorité pour installer une climatisation en copropriété ?
La majorité requise pour autoriser l'installation d'une climatisation en copropriété correspond généralement à celle prévue par l'article 25 de la loi du 10 juillet 1965, à savoir la majorité des voix de l'ensemble des copropriétaires (présents, représentés ou absents). Si cette majorité n'est pas atteinte, mais qu'au moins un tiers des voix a été obtenu, la résolution peut être soumise à un second vote, soit lors de la même assemblée générale, soit lors d'une assemblée ultérieure. Dans ce cas, elle pourra être adoptée à la majorité simple des copropriétaires présents ou représentés. Si les travaux concernent uniquement les parties privatives sans impact sur les parties communes ou l'aspect extérieur de l'immeuble, une simple information à l'assemblée générale peut suffire.
Sources
- Legifrance.gouv.fr - Article 25 de la loi du 10 juillet 1965
- Legifrance.gouv.fr - Article R.421-17 du Code de l’urbanisme
- Legifrance.gouv.fr - Article R.1334-31 du Code de la santé publique
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