SOMMAIRE
- Définition
- Rédaction d'une clause de révision de loyer
- Le fonctionnement de la clause de révision de loyer
- Le calcul du loyer révisé
- Les cas où la révision est interdite
- La révision du loyer d'un bail commercial
- FAQ
Ce qu'il faut retenir
La clause d'indexation de loyer permet au propriétaire d'augmenter le loyer chaque année en fonction d'un indice.
Elle doit être formellement écrite dans le bail et s'applique aux habitations vides ou meublées.
Il reste cependant important d'informer le locataire de l'augmentation par lettre recommandée avec avis de réception.
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La clause de révision de loyer permet au propriétaire de demander légitimement une augmentation de loyer. Le montant de la révision dépend de l'évolution de l'indice de référence des loyers (IRL). Voici comment fonctionne cette clause particulière du bail locatif.
Qu’est-ce qu’une clause de révision du loyer ?
Lorsqu'elle est présente sur le bail de location, la clause de révision du loyer permet au propriétaire de réviser annuellement le montant du loyer. Le bailleur peut choisir de la mettre en application ou non et cela même dans le cadre d'un bail de colocation disposant d'une clause de solidarité.
Ceci dit, pour mettre en action cette clause, 3 conditions doivent être remplies :
- La clause de révision est inscrite dans le bail ;
- Le logement en location est de classe A à E à la suite du dernier Diagnostic de performance énergétique (DPE), s'il sert de résidence principale au locataire ;
- Le locataire a été informé du montant du loyer révisé.
La révision s'effectue en se référant à l'Indice de Référence des Loyers (IRL).
L'IRL compile l'évolution moyenne des loyers dans toutes les villes de France. La révision du loyer s'effectue en se référant aux indices regroupés dans ce document. De cette façon, les bailleurs ne demanderont pas un loyer excessif. De quoi éviter une éventuelle crise du logement.
Attention, depuis le 14 octobre 2022, l'INSEE publie provisoirement un IRL différent pour la France métropolitaine, la Corse et les départements d'outre-mer.
Comment rédiger une clause de révision de loyer ?
Voici un exemple de clause d'indexation à insérer dans le bail d'habitation :
Le montant du loyer sera révisé conformément aux variations de l'indice de référence des loyers (IRL) publié par l'INSEE selon les modalités ci-après visées. Il sera indexé à la hausse comme à la baisse en fonction de la variation de l'indice de l'année précédente. La révision interviendra après l'envoi par le bailleur au locataire d'une lettre recommandée avec accusé de réception l'informant du calcul opéré et du montant du loyer réévalué.
Les modalités de révision sont les suivantes :
- Révision du loyer annuel : [date];
- Date ou trimestre de référence de l'IRL :[date de référence et valeur de l'indice] ;
Il convient donc de compléter la clause ci-dessus de la manière suivante :
« Indice de référence de l'IRL d'une valeur de [valeur de l'indice publié], le logement étant situé en France métropolitaine/en Corse/dans un département d'outre-mer. »
Comment fonctionne la clause de révision de loyer ?
Avant toute chose, le bailleur doit inscrire dans le bail de location le trimestre de référence ainsi que la valeur de l'indice à prendre en compte pour la révision annuelle. Il peut s'agir du dernier indice publié à la fin du bail de 1 an ou de toute autre date convenue entre les parties. Si rien n'est prévu dans le contrat, la révision se fait d'après le dernier indice publié par l'INSEE au moment de la signature du contrat.
La signature du bail a eu lieu entre le 13 janvier et le 14 avril 2023. Il renferme une clause de révision de loyers. Si aucune donnée liée à l'indice de référence à considérer pour la révision n'est précisée dans le bail, l'indexation du loyer se fera sur la base de l'indice du 4e trimestre 2022 publié par l'INSEE le 13 janvier 2023 (137,26).
A la date d'anniversaire du bail ou à une date indiquée par le contrat, le bailleur peut réviser le loyer. Pour ce faire, il doit notifier le locataire à l'aide d'une lettre recommandée. Celle-ci doit faire mention de :
- La date de signature du bail et la clause de révision ;
- L'ancien loyer et le nouveau loyer révisé après application de l'IRL ;
- L’indice de référence utilisé (trimestre et valeur IRL) ;
- La date d’effet de la révision (généralement la date anniversaire du bail) ;
- Un rappel de la base légale (article 17-1 de la loi du 6 juillet 1989).
La loi ALUR du 24 mars 2014 accorde au bailleur un délai de 1 an pour réclamer l'indexation. Elle prend effet le jour de la demande. Elle n'est pas rétroactive. Passé ce délai de 1 an, le bailleur est réputé avoir renoncé à la révision de l'année écoulée.
La date de révision du contrat de location est fixée au 4 septembre 2023. Le propriétaire peut réviser le bail jusqu'au 3 septembre 2024. S'il ne demande la révision que le 4 juin 2024, il ne pourra indexer que les loyers des mois suivants.
Comment calculer le nouveau loyer révisé ?
Loyer réévalué = loyer (hors charges) x dernier IRL publié (même trimestre que celui du bail) / IRL précédent du même trimestre
Le propriétaire souhaite réviser le loyer d'un bail signé le 1er décembre 2023. Le loyer initial est de 900 € pour un bien situé en France Métropolitaine, l'IRL du 4eme trimestre de 2023 (mentionné dans le bail) est égal à 142,06. L'IRL du 4eme trimestre de 2024 est de 144,64.
Nouveau loyer = 900 x (144,64/142,06)
Nouveau loyer = 900 x 1,0181
Nouveau loyer = 916,29 € soit une hausse de 16,29 €

Dans quels cas la révision annuelle du loyer est-interdite ou limitée ?
Même en présence d'une clause de révision, certaines situations interdisent ou limitent la révision du loyer.
Demande de révision hors délai
La révision du loyer doit être demandée dans l’année suivant la date de révision prévue dans le bail. Si le bailleur oublie ou tarde à notifier l’augmentation, il perd définitivement le droit de l’appliquer pour cette année-là. De plus, l’augmentation ne peut pas être rétroactive : le locataire ne peut pas être contraint de payer un rappel de loyer pour les mois précédents. Toute demande tardive sera donc invalide et le loyer restera inchangé.
Plafonnement des loyers en zone tendue
Dans certaines agglomérations en zone tendue, comme Paris, Lyon ou Bordeaux, l'augmentation des loyers est strictement encadrée. Les autorités compétentes fixent un loyer de référence majoré à l'aide d'un arrêté préfectoral. Le bailleur ne peut pas dépasser ce plafond, même avec une révision basée sur l'IRL. Si le loyer est déjà au maximum autorisé, aucune augmentation ne peut être appliquée.
Logement non décent ou en mauvais état
Un propriétaire ne peut pas augmenter le loyer d’un logement qui ne respecte pas les critères de décence. Un bien est jugé non décent s’il présente des risques pour la santé ou la sécurité du locataire : électricité vétuste, humidité excessive, chauffage défectueux, absence d’eau potable, etc. Tant que ces problèmes ne sont pas corrigés par des travaux, toute hausse du loyer est interdite. L’objectif est d’inciter les bailleurs à entretenir correctement leurs logements avant d’envisager une augmentation.
Plafonnement exceptionnel de l’Indice de Référence des Loyers (IRL)
Pour protéger les locataires contre l’inflation, l’État peut plafonner l’évolution de l’Indice de Référence des Loyers (IRL). Par exemple, en 2022 et 2023, la hausse de l’IRL a été limitée à 3,5 % en métropole et 2,5 % en Outre-mer. Ainsi, même si l’indice devait augmenter davantage, les bailleurs ne peuvent pas appliquer une révision au-delà du plafond légal. Ce dispositif vise à limiter l’impact de la hausse des prix sur le pouvoir d’achat des locataires.
Comment la révision du loyer d'un bail commercial se déroule-t-elle ?
Le bail commercial peut également contenir une clause de révision de loyer (aussi appelée clause d'échelle mobile).
Plusieurs conditions doivent être réunies :
- La clause prévue au contrat par le bailleur est acceptée par le locataire lors de la signature du bail.
- La révision doit être envisagée à la hausse comme à la baisse selon les variations de l'indice. Dans le cas contraire, la clause est nulle.
- L'indice de référence expressément mentionné doit correspondre à la nature du contrat de location :
- Indice des loyers commerciaux (ILC) pour les commerçants inscrits au RCS ;
- Ou indice des loyers des activités tertiaires (ILAT) pour les activités libérales). - La périodicité de la révision doit être formellement indiquée (elle est généralement annuelle).
Depuis le 1er septembre 2014, l'augmentation ne peut être supérieure à 10 % du loyer de l'année précédente.
La formule de calcul est la suivante :
Loyer en cours x (dernier indice publié au moment de la révision/ indice de référence lors de la fixation initiale).
FAQ
Le bailleur peut-il réviser le loyer en dehors de la clause de révision annuelle ?
L'augmentation du loyer hors révision annuelle est uniquement possible si des travaux d'amélioration ont été effectués préalablement ou encore en présence d'un loyer sous-évalué (avec justificatifs). La hausse de loyer doit cependant être consentie par les deux parties.
Le locataire peut-il contester la révision annuelle du loyer ?
Le loyer peut contester la révision annuelle du loyer s'il invoque un motif légitime. C'est notamment le cas en l'absence d'une clause de révision de loyer, si le bailleur s'est trompé d'IRL ou encore si le logement ne remplit pas les critères de décence.
Sources
- Legifrance.gouv.fr - article 12 de la LOI n° 2022-1158 du 16 août 2022 portant mesures d'urgence pour la protection du pouvoir d'achat
- Legifrance.gouv.fr - article 17-1 de la Loi n° 89-462 du 6 juillet 1989 tendant à améliorer les rapports locatifs et portant modification de la loi n° 86-1290 du 23 décembre 1986
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