SOMMAIRE
- Caractéristiques d’une SCI familiale
- Avantages d'une SCI familiale
- Inconvénients d'une SCI familiale
- Création d'une SCI familiale
- Fiscalité d'une SCI familiale
- FAQ
Ce qu'il faut retenir
La SCI familiale permet de gérer un patrimoine immobilier en famille, simplifiant la transmission et évitant les conflits liés à l'indivision.
Elle présente des avantages comme une gestion collective simplifiée et une fiscalité avantageuse, mais comporte aussi certains risques.
La création d'une SCI familiale implique plusieurs démarches légales et administratives que les associés peuvent effectuer eux-mêmes ou avec l'aide d'un notaire.
Télécharger la fiche en PDF
Vous êtes au bon endroit
Lisez les lignes qui suivent en toute confiance ! BailFacile aide déjà plus de 100 000 propriétaires-bailleurs à gérer leurs locations en totale autonomie. Conformité des documents et démarches, automatisations, signatures électroniques, finances, support...
BailFacile est noté 4,7/5 selon 1 852 avis sur Trustpilot.
La société civile immobilière (SCI) familiale est une forme juridique souvent privilégiée pour simplifier la gestion et la transmission d'un patrimoine immobilier au sein d'une même famille. La décision d'opter pour ce statut plutôt qu'un autre doit être prise après avoir bien pesé le pour et le contre. Ce guide complet explore les caractéristiques spécifiques d’une SCI familiale, ses principaux atouts, ses limites, et les étapes nécessaires à sa création.
Quelles sont les caractéristiques d’une SCI familiale ?
Bien qu'elle repose sur les bases d'une SCI classique, la SCI familiale se distingue par des règles spécifiques adaptées aux besoins patrimoniaux et successoraux des familles.
Des associés issus d'une même famille
La société civile familiale se caractérise par la nature de ses associés, qui doivent obligatoirement entretenir des liens familiaux ou conjugaux :
- Liens de parenté : parents, enfants, petits-enfants, frères, sœurs, oncles, tantes, neveux, nièces, cousins germains, etc. ;
- Liens conjugaux ou assimilés : époux, partenaires de PACS et concubins.
La constitution d'une SCI familiale nécessite au minimum deux associés.
Un objet social exclusivement immobilier
L'objet social d'une SCI familiale se limite strictement à des activités civiles immobilières, telles que :
- l'acquisition de biens immobiliers ;
- la gestion et l'entretien du patrimoine familial ;
- la mise en location des biens.
Un capital social librement fixé
Le capital social d'une SCI familiale est déterminé librement par les associés, en fonction des objectifs et des besoins de la société. Il peut être :
- Fixe : son montant est défini à la création de la SCI. Il ne peut être modifié qu'avec l'accord des associés et une modification des statuts ;
- Variable : il est compris dans une fourchette précisée dans une clause de variabilité du capital social à insérer dans les statuts.
Pourquoi créer une SCI familiale ?
La SCI familiale est une structure privilégiée pour organiser la gestion et la transmission d'un patrimoine immobilier au sein d'une famille. Elle représente une alternative à l'indivision qui est souvent source de conflits familiaux.
Une gestion simplifiée du patrimoine immobilier
Les statuts de la SCI familiale structurent la gestion collective des biens avec des règles clairement définies :
- Répartition des pouvoirs : un gérant est désigné pour assurer la gestion courante ;
- Règles de majorité : des seuils de majorité spécifiques sont fixés pour faciliter certaines prises de décision et éviter l’unanimité (travaux, mise en location).
Une transmission patrimoniale optimisée
La SCI familiale permet d’anticiper et de simplifier la transmission d'un patrimoine immobilier. Les avantages incluent :
- La transmission de parts sociales : les parents peuvent donner des parts sociales à leurs enfants. Ils bénéficient des abattements fiscaux de 100 000 € par parent et par enfant, renouvelables tous les 15 ans ;
- Une simplification de la succession : au décès d'un associé, ses parts dans la SCI sont intégrées à la succession. Les héritiers échappent ainsi à l'indivision où chacun devient copropriétaire direct des biens ;
- Une répartition équitable pour limiter les litiges : les parts peuvent être réparties équitablement selon les volontés du défunt ou conformément à la loi. Des clauses spécifiques dans les statuts peuvent encadrer l'entrée de nouveaux associés, et prévoir les conditions de rachat des parts pour limiter les sources de conflits et situations de blocage.
Un démembrement des parts sociales
Le démembrement des parts sociales dans une SCI familiale consiste à séparer la nue-propriété de l'usufruit. Il offre plusieurs avantages :
- Transmettre progressivement le patrimoine : les parents peuvent donner la nue-propriété des parts à leurs enfants tout en conservant l'usufruit. Ils continuent ainsi à percevoir les revenus locatifs ou à utiliser les biens. Cette stratégie diminue la base fiscale et réduit les droits de donation ;
- Protéger le concubin ou partenaire de PACS survivant : en cas de décès, si le concubin ou partenaire bénéficie de l'usufruit des parts, il peut continuer à occuper la résidence principale ou percevoir les revenus locatifs du bien.
Quels sont les inconvénients de la SCI familiale ?
Si la SCI familiale présente de nombreux avantages, elle comporte également certaines contraintes financières, juridiques, administratives et fiscales.
Responsabilités illimitées des associés
Les associés d'une SCI familiale sont indéfiniment responsables des dettes de la société à hauteur de leur participation au capital.
En conséquence, en cas de difficultés financières ou d’endettement, leur patrimoine personnel peut être engagé pour rembourser les créances.
Obligations administratives et comptables
La gestion d'une SCI familiale implique des exigences administratives et comptables rigoureuses, notamment :
- Organisation annuelle d'une assemblée générale et rédaction d'un procès-verbal consignant les décisions ;
- Respect des obligations comptables, notamment pour les SCI soumises à l'impôt sur les sociétés, qui doivent produire un bilan comptable et un compte de résultat annuels.
Ces formalités peuvent représenter une charge administrative complexe, et entraîner des coûts supplémentaires, en particulier si un expert-comptable est sollicité.
Interdiction d’activités commerciales
La SCI familiale est strictement réservée aux activités civiles immobilières. Toute activité à caractère commercial, comme l'achat-revente de biens dans un but lucratif (marchand de biens) est strictement interdite.
Cette restriction peut limiter les opportunités d'investissement.
Comment créer une SCI familiale ?
Pour créer une SCI familiale, les associés doivent respecter plusieurs étapes afin de garantir sa conformité juridique et administrative :
Étape 1 : Rédaction des statuts
Les statuts définissent les règles de fonctionnement de la société et les relations entre les associés. Ils doivent inclure :
- La dénomination de la SCI ;
- Le nom des associés et la désignation du gérant ;
- L'adresse du siège social ;
- L’objet de la société (gestion et administration des biens immobiliers, acquisition, vente, location) ;
- Le montant du capital social ;
- La répartition des parts sociales entre les associés ;
- Les modalités de prise de décision (majorités, pouvoirs du gérant, etc.).
Étape 2 : Publication d'un avis de création
La constitution de la SCI doit faire l’objet d’une publication dans un journal d'annonces légales (JAL). Cette formalité est obligatoire pour son immatriculation.
L'avis doit contenir toutes les informations essentielles de la SCI (dénomination, adresse, objet, gérant, etc.).
Étape 3 : Immatriculation de la SCI familiale à l’INPI
Une fois l'avis publié, un dossier de demande d'immatriculation de la SCI doit être déposé en ligne sur le site du guichet unique de l’INPI.
Ce dossier comprend :
- Les statuts signés par tous les associés ;
- Les informations relatives à la SCI (ancien formulaire M0) ;
- L'attestation de parution dans un JAL ;
- Un justificatif de domicile pour le siège social ;
- Une déclaration sur l’honneur de non-condamnation du gérant.
Une fois le dossier validé, la SCI est immatriculée au registre du commerce et des sociétés (RCS). Cette immatriculation permet la délivrance de l'extrait Kbis.
Quelle fiscalité pour une SCI familiale ?
L’impôt sur le revenu (IR), imposition par défaut
Par défaut, une SCI familiale est soumise à l'impôt sur le revenu (IR). Les revenus locatifs sont répartis entre les associés selon leur participation au capital social, et déclarés dans la catégorie des revenus fonciers. La SCI n'est pas imposée directement sur ses bénéfices. Les principales caractéristiques de ce régime sont les suivantes :
- Barème progressif : les revenus fonciers sont soumis au barème progressif de l'IR, auquel s'ajoutent les prélèvements sociaux de 17,2 % ;
- Plus-values immobilières des particuliers : en cas de cession de biens, les plus-values bénéficient d'un abattement progressif basé sur la détention, jusqu'à une exonération totale après 30 ans.
L'impôt sur les sociétés (IS) sur option
La SCI peut opter pour l'IS, un choix irrévocable. Sous ce régime, c’est la société qui est imposée sur ses bénéfices :
- Taux d'imposition : 25 % en 2024, ou 15 % pour les bénéfices jusqu'à 42 500 €, sous certaines conditions ;
- Amortissement des biens : les biens immobiliers peuvent être amortis, ce qui réduit le bénéfice imposable, mais augmente la base des plus-values ;
- Plus-values professionnelles : les plus-values de cession sont imposées comme des plus-values professionnelles, sans abattement pour la durée de détention.
FAQ
Quelle est la différence entre une SCI et une SCI familiale ?
Une SCI classique peut intégrer des associés sans lien de parenté. En revanche, une SCI familiale est exclusivement réservée aux membres d'une même famille, concubins ou partenaires de Pacs, avec pour objectif principal la gestion et de transmission du patrimoine familial.
Quels sont les droits des associés d'une SCI familiale ?
Un associé d'une SCI familiale a le droit de :
- Participer aux décisions importantes de la SCI par voie de vote, avec un nombre de voix directement corrélé à la quote-part qu'il détient dans le capital social ;
- Accéder aux documents et informations liés à la SCI ;
- Demander la réunion d'une assemblée générale extraordinaire dans le but de provoquer une délibération des associés sur une question donnée ;
- Se retirer de la SCI.
Combien coûte la création d'une SCI familiale ?
Pour créer une SCI familiale, il faut prévoir un montant aux alentours de 300 €. Cette estimation inclut les frais d'annonce légale, de déclaration des bénéficiaires effectifs et d'immatriculation. Des coûts supplémentaires sont à prévoir en cas d'intervention d'un professionnel (notaire, avocat, etc.).
Comment dissoudre une SCI familiale ?
La dissolution d'une SCI familiale se fait en plusieurs étapes :
- Convoquer une assemblée générale extraordinaire pour voter sur la décision et désigner un liquidateur ;
- Publier un avis de dissolution ;
- Fournir les documents nécessaires sur le site du guichet unique dans un délai de 30 jours suivant la décision de dissoudre la SCI.
Sources
- Legifrance.gouv.fr - Articles 1832 à 1873 du Code civil (règles générales des sociétés)
- Legifrance.gouv.fr - Article 8 du Code général des impôts (SCI soumises à l’IR)
- Legifrance.gouv.fr - Article R.210-4 du Code de commerce (mentions de l'annonce légale)
Partager